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L’avocate Idrissi à Maati Monjib : ''Qui [vous] a donné le droit de parler au nom du peuple ?''
L’avocate Meryem Jamal Idrissi à Maati Mounjib : Vos propos dénotent "un comportement mercantile vis-à-vis des causes des femmes et des catégories vulnérables de la part de militants autoproclamés’’
Casablanca – Les propos "irresponsables" tenus par Maati Monjib constituent "une atteinte au Maroc et à ses institutions" et "une transgression inadmissible de la Loi", a considéré Me Meryem Jamal Idrissi, avocate au barreau de Casablanca.
"Il existe une frontière bien délimitée entre l'audace et l’insolence, entre le militantisme et la destruction, entre le discours réformateur et l’approche subversive", a assuré Me Idrissi dans une déclaration à la chaîne de télévision M24, en réaction aux déclarations de M. Monjib suite à sa libération provisoire sur ordre judiciaire.
Tout en relevant que "tout un chacun est censé s'abstenir de lancer des jugements de valeur et de déclencher le désordre de la sorte", elle s’est interrogée : "Qui a donné à ces gens le droit de parler au nom du peuple ?"
"Car celui qui aime son pays et se considère comme un vrai militant des droits humains doit, en principe, défendre toutes les classes sociales, essentiellement les femmes victimes d’agressions sexuelles", a-t-elle soutenu.
Me Idrissi a expliqué que "lorsque Monjib qualifie les victimes de Taoufik Bouachrine de marionnettes actionnées pour coller à ce dernier des accusations fallacieuses, il se trompe complètement de chemin et se met indéniablement en porte-à-faux avec la Loi".
"Toute personne qui se dit défenseur des droits humains doit être soucieuse de l’application de la Loi et veiller à ne pas consacrer les doubles standards", a-t-elle affirmé, notant que "la profération de jugements sur le cas Bouachrine doit se baser sur des preuves".
Et de poursuivre : "Nous, nous nous référons à la Constitution, aux conventions internationales et aux législations souveraines y afférentes. De plus, l’action des institutions nationales de toutes sortes est régie par les dispositions constitutionnelles, qui les habilitent à accomplir leurs missions de préservation de l’ordre public et de protection des individus et des biens".
"Malheureusement, il existe une caste de prétendus défenseurs de droits humains guidés dans leur activisme par des intentions malveillantes, du fait qu’ils se jettent dans les bras d’organisations étrangères hostiles au Maroc", a-t-elle déploré.
Les propos tenus par Maati Monjib, a-t-elle assuré, dénote "d’un comportement mercantile vis-à-vis des causes des femmes et des catégories vulnérables de la part de militants autoproclamés qui, au nom justement de la défense de ces mêmes catégories, reçoivent de manière illicite des fonds de forces étrangères destinés, en réalité, à faire dans la surenchère à l’égard des institutions du pays".
"Au lieu de se lancer dans une diatribe enflammée portant préjudice aux institutions de son pays, M. Monjib devait saluer la Justice marocaine qui lui a permis de jouir du droit à la liberté provisoire, tel que garanti par la Loi", a-t-elle insisté, qualifiant les propos de celui-ci sur l’affaire Bouachrine de "tissu de mensonges et d’allégations sans aucun rapport avec les faits avérés".
Enfin, Me Meryem Jamal Idrissi, qui faisait partie de la défense des victimes dans le procès Bouachrine, a estimé que "nous ne pouvons sérieusement arguer vouloir contribuer au progrès de notre pays, si nous ne démontrons pas le respect proprement dû à ses institutions sécuritaires et judiciaires".
"Cependant, quand une quelconque instance, quelle que soit l’étendue de ses attributions, est convaincue de dépassement, nous, en tant que juristes et défenseurs des droits humains, disposons des moyens et des mécanismes appropriés pour s’y interposer, du fait que nous avons une Loi et une Constitution qui représentent l’unique arbitre entre les citoyens", a-t-elle conclu.